Ce texte est en réalité un sketch destiné à être joué à la manière d’une scène de théâtre ou d’une séquence de film.
Serge a toujours été plus ou moins amoureux de la femme de Philippe, son meilleur ami. Il faut dire que Virginie est une femme superbe ! Il y a longtemps déjà qu’elle avait remarqué l’effet qu’elle produisait sur l’ami de son mari. Flattée, elle ne négligeait pas, lorsqu’elle savait que Serge serait présent, de porter une de ces robes décolletées qui ne manquaient jamais de produire l’effet escompté. Au début, elle faisait l’innocente, feignant de ne pas remarquer le regard gourmand que Serge adressait invariablement à sa poitrine ou à ses cuisses. L’air de rien, elle prenait plaisir à l’allumer un brin. Rien de bien méchant : un profond soupir par-ci (qui gonflait agréablement son chemisier ou entrouvrait d’avantage son corsage), un croisement de jambes désinvolte par-là (qui faisait remonter la jupe un plus haut sur la cuisse), etc. Pour un coup, elle fut prise d’une angoisse soudaine : elle s’affolait à l’idée que Philippe puisse remarquer quelque chose, mais celui-ci, très confiant, ne prêtait à Serge et à sa femme qu’une attention nonchalante, voire distraite. La situation se prolongeait depuis un bon moment, ambiguë, explosive, en fin de compte. Et ce qui devait arriver arriva…
Vêtements et accessoires
Environnement : un salon classique.
Pour elle : robe courte, colorée, au décolleté vertigineux.
Pour lui : Pantalon, tee-shirt ou chemise, veston, loden.
Accessoires : verres, whisky, chaîne stéréo.
Dialogue
Virginie, qui vient de quitter sa chambre, se plante devant le grand miroir du salon. Elle inspecte la tenue qu’elle a soigneusement choisie en pensant à Serge, invité ce soir là par Philippe, comme à l’accoutumée. Elle songe, non sans un vif plaisir, au délicieux supplice qu’elle va, une nouvelle fois, infliger au meilleur ami de son mari. Elle accentue légèrement l’échancrure de son décolleté, déjà impressionnant, ce qui ne manque pas de lui procurer un début d’excitation. La sonnette retentit. Virginie s’empresse d’aller ouvrir.
VIRGINIE, enjouée : Serge ! Entre vite, il fait un de ces froids !
SERGE, de bonne humeur : Bonsoir Virginie ! Ça, tu peux le dire, il gèle à pierres fendre. Brr…
Ils se font la bise, sans se regarder, trop conscients sans doute, l’un comme l’autre, de ce qu’un regard trop direct dans une telle proximité pourrait impliquer.
VIRGINIE : Débarrasse-toi.
Serge enlève son loden et l’abandonne sur le dos d’une chaise.
Virginie se dirige vers le bar.
VIRGINIE : Je te sers un whisky ?
SERGE : C’est pas de refus. Il faudra bien ça pour me réchauffer.
VIRGINIE : Installe-toi, je te rejoins.
SERGE, tout en s’asseyant dans le confortable canapé : Philippe n’est pas encore là ?
VIRGINIE : Non ! Mais il va arriver… C’est vrai, nous ne te l’avons pas dit : Philippe a du partir d’urgence dans le Nord de l’Espagne. Un problème avec un des sous-directeurs de la Zorimba, une filiale espagnole.
SERGE : Oh, oh ! Je vois !…
VIRGINIE, s’approche, un verre dans chaque main : Il a réglé ça en deux temps, trois mouvements et a repris l’avion. (Elle lui tend un verre.) Il doit être en route depuis l’aéroport, il devrait être ici d’une minute à l’autre.
SERGE : Bien, il ne nous reste qu’à l’attendre bien sagement ! (Il boit.)
VIRGINIE, qui s’assied dans le fauteuil en face de lui : C’est ça, oui. (Elle boit.)
SERGE, qui ne peut s’empêcher de regarder furtivement la poitrine de Virginie : Et toi, dis-moi, tu vas bien ?… le boulot… cette histoire avec ton patron ?
VIRGINIE, qui ressent une certaine fierté sous le regard admiratif de Serge : Oh ! c’est oublié. Il a fini par me faire des excuses.
SERGE : C’était une forme de harcèlement, non ?
VIRGINIE : Ben plutôt, oui… (Elle rit.) Il espérait coucher avec moi.
SERGE, sans réfléchir : On le comprend ! (Essayant de se reprendre 🙂 Enfin, je veux dire… (Il se sent rougir.)
VIRGINIE, qui s’amuse de la gêne de Serge : Je crois que je vois très bien ce que tu veux dire ! (Se rendant compte qu’elle y va un peu fort 🙂 C’est que, tu comprends… (Elle sent qu’elle risque de s’engager sur un terrain glissant.) J’ai cru remarquer que…
La sonnerie du téléphone retentit, bien à propos. Aussitôt, soulagée, Virginie se lève et va répondre.
VIRGINIE : Allo, oui ? Comment, c’est toi ?… Mais… où es-tu, qu’est-ce qui se passe ?… Quoi, tu es… Mais enfin… Ah ! bon. C’est plutôt contrariant, ça ! Mais enfin pourquoi n’as-tu pas appelé plus tôt ?… Oui… oui, je vois… Euh… Demain matin !… Non, non, je ne m’en fais pas, mais tout de même… Oui… oui, Serge est ici, comme prévu, nous t’attendions… j’étais persuadée que tu allais arriver… D’accord… d’accord… Oui, oui, très bien… Allez, tâche de prendre ton mal en patience. Je… Oui, moi aussi, mon chéri. Je t’embrasse. À demain.
Virginie raccroche le téléphone, puis elle retourne s’asseoir dans le fauteuil.
VIRGINIE, légèrement anxieuse, encore sous le coup de ce qu’elle vient d’apprendre : Philippe est toujours à Barcelone ! Son avion n’a pas pu décoller à cause de la tempête qui sévit là-bas.
SERGE, un peu angoissé, lui aussi : Ah, bon ? Et il prend le prochain vol, je suppose ?
VIRGINIE : Oui, bien sûr. Mais ce ne sera que demain matin. Il dit qu’il a essayé d’appeler à plusieurs reprises, mais qu’il y a une perturbation incroyable sur les lignes téléphoniques.
SERGE : Je… je suis désolé !
Un lourd silence s’installe entre eux. Virginie sait fort bien ce qui risque d’arriver, et très vite, sur une sorte de coup de tête, décide de ne rien faire pour l’éviter.
SERGE : Notre petite soirée est à l’eau alors. Tant pis !
VIRGINIE : Mais non, pas du tout, reste, voyons. (Lui adressant un sourire engageant 🙂 Tu ne vas tout même pas me laisser toute seule ?…
Serge est la proie d’un véritable combat intérieur : il est parfaitement conscient de l’opportunité qui s’offre à lui. Il imagine que Virginie pourrait fort bien ne pas lui résister, et il est bien tenté de profiter de l’occasion. Une telle aubaine risque en effet de ne pas se reproduire de sitôt. Et la folle attirance qu’il ressent pour cette femme superbe qui le fait rêver, et même fantasmer, depuis leur première rencontre, n’arrange rien. D’un autre côté, Philippe est son meilleur ami : il existe entre eux des liens indéfectibles, une estime et une confiance réciproques. Le trahir lui serait insupportable.
SERGE, embarrassé : Euh… non, bien sûr. Comme tu voudras… Mais…
VIRGINIE, qui a bien perçu la nature du trouble de Serge : Mais quoi ? (Elle croise les jambes, révélant une partie de ses cuisses.)
SERGE, qui, impulsivement, se jette à l’eau : Voyons Virginie,… tu sais très bien de quoi je parle !
VIRGINIE, ambiguë, d’une voix plus grave : Peut-être…
SERGE, troublé : Tu sais bien que je te trouve très… (Il rougit.) très attirante.
VIRGINIE, flattée : Oui. Et alors, où est le mal ?
SERGE, qui crève d’envie de serrer Virginie dans ses bras : Il n’y a pas de mal évidemment, tant que…
VIRGINIE : Tant qu’il ne se passe rien, n’est-ce pas ?
SERGE, faussement soulagé : Oui, oui, c’est ça. (Il boit.)
VIRGINIE, qui prend plaisir à jouer avec le feu : Je sais bien que je ne te suis pas indifférente.
SERGE, à la torture : C’est peu dire !
VIRGINIE, qui rosit de fierté : Ah ! vraiment ?
SERGE, qui ne peut s’empêcher d’avouer : Tu es si belle !
VIRGINIE, très sûre d’elle : C’est agréable, tu sais, de se sentir admirée. (Elle boit, puis se lève pour aller remplir les verres.)
SERGE, confus : Virginie, je… je crois que je ferais mieux de rentrer chez moi !
Elle ne l’écoute pas, remplit les verres et revient vers le canapé.
Elle se penche pour poser le verre de Serge devant lui. Le déplacement de sa lourde poitrine vient gonfler le corsage distendu, ce qui met Serge en émoi. Virginie qui guettait le regard furtif de Serge, se sent confortée.
VIRGINIE, se rassied, très à l’aise : Serge, je peux te confier quelque chose ?
SERGE, craignant le pire : Euh… oui, bien sûr ! Je t’écoute. (Il boit.)
VIRGINIE : Tu te doutes bien que tu n’es pas le seul qui prenne plaisir à me regarder.
SERGE : Eh bien, non, bien sûr !… enfin, je suppose.
VIRGINIE : En général, ces regards, souvent vicelards, m’agacent au plus haut point. Je passe le plus clair de mon temps à faire semblant de ne pas remarquer tous ces types qui me reluquent. (Un temps. Soudain plus grave.) Avec toi, c’est différent !
SERGE, qui se sent envahi par une bouffée de chaleur : Qu’est ce… qu’est-ce que tu veux dire ?
VIRGINIE, se cambre fièrement : J’aime quand tu me regardes !
SERGE, éperdu : Virginie ! Je…
VIRGINIE, qui vient de décider de ne pas lâcher sa proie : Je sais que tu places très haut l’amitié entre Philippe et toi, et je trouve ça épatant ; mais je sais aussi que si cet obstacle n’existait pas… Qu’est-ce qui se passerait, à ton avis ? (Elle croise les bras par-dessus sa tête, en un geste nonchalant.)
Serge sent monter d’un coup son taux d’adrénaline.
Il donnerait n’importe quoi pour que la voie soit libre,
pour être dégagé de toute obligation morale. Il se reprend.
SERGE, soudain sérieux : Arrête, Virginie ! Tu n’obtiendras rien à ce jeu là. (Il se lève.) Je pense vraiment qu’il vaudrait mieux que je rentre.
VIRGINIE, déçue : Allons, allons, comme tu t’emballes ! Nous ne faisons rien de mal. (Reprenant le dessus.) Est-ce que ce n’est pas mieux de savoir ce qui se passe réellement entre nous ?
SERGE, dur : Il ne doit rien se passer ente nous !
Elle se lève, ils se trouvent à quelques centimètres l’un de l’autre et se toisent littéralement. Les rebuffades de Serge ont un peu vexé Virginie. Elle n’avait pas imaginé que Serge ait pu avoir un tel sens de l’amitié. La voilà frustrée ! Elle s’était préparée à une petite séance de séduction qu’elle avait d’ailleurs décidé de maintenir à un niveau très « convenable » (un flirt à peine poussé, agrémenté d’un petit pelotage en règle, voilà tout !). Émoustillée à présent, elle a envie de passer à un vrai numéro de charme. Elle décide que Serge ne lui échappera pas.
VIRGINIE, elle lui sourit, puis tendrement : Voyons, Serge, tu sais bien qu’il n’a jamais été question de sexe entre nous ! (Un peu perfidement, elle fait siffler les « s » du mot sexe.)
SERGE, décontenancé : Non… non, bien sûr.
VIRGINIE, qui sent qu’elle vient de marquer un point : Alors pourquoi est-ce tu prends la fuite ? (Ironique ) As-tu quelque chose à redouter ?
SERGE, qui ne se laisse pas manœuvrer cette fois : Oh, oui !
VIRGINIE, se rapproche et le défie, l’œil sévère : Je te fais peur ?
SERGE, impressionné par l’air altier de Virginie, grisé tant par le whisky que par les effluves délicates de son parfum, mais surtout subjugué par sa beauté, il commence à fléchir : C’est moi qui ai peur… de craquer.
VIRGINIE, un rien perverse : Ton amitié pour Philippe n’est-elle pas ton meilleur rempart ?
Ils sont tout proches. Virginie lit un puissant désir dans le regard éperdu de Serge, ce qui lui procure une certaine fierté. Elle entrouvre ses lèvres et adresse à Serge un regard langoureux. Leurs regards se croisent, enfiévrés, leurs lèvres se rapprochent, mais Serge parvient à se maîtriser.
SERGE : Ça suffit ! (Il s’éloigne de Virginie.) Je rentre chez moi.
VIRGINIE, qui feint de lâcher prise : Comme tu voudras.
SERGE, qui espérait, sans se l’avouer, être retenu : C’est mieux comme ça !
VIRGINIE : Tu as sans doute raison.
SERGE, embarrassé : Bon, ben… à plus tard… je… je m’en vais.
Il danse d’un pied sur l’autre, va vider son verre, hésite encore un instant, puis se décide et se dirige vers la chaise sur laquelle il a abandonné son loden.
VIRGINIE : Franchement, je te croyais plus fort !
SERGE, qui allait s’emparer de son manteau : Qu’est-ce tu veux dire ?
VIRGINIE : Rien !… Simplement, je pensais qu’il en faudrait un peu plus pour te mettre en fuite.
SERGE : Je ne fuis pas… je…
Virginie se contente de le regarder en dodelinant doucement la tête, affichant un sourire goguenard.
SERGE : Je nous mets à l’abri d’un faux pas, c’est tout !
VIRGINIE : Un faux pas que tu redoutes si fort ?
SERGE : Tu es terriblement attirante, tu sais ! (Il a une bouffée d’orgueil.) Mais je suis parfaitement capable de te résister, c’est une question de volonté, en fin de compte. Tu crois que je n’ai pas saisi ton petit jeu ?
VIRGINIE : Quoi ? Tu as cru que… (Riant franchement, presque méprisante.) Mais voyons, mon pauvre Serge, si j’avais voulu « jouer », comme tu dis, ce serait autre chose !
SERGE, piqué au vif : Comment ça, « autre chose » ?
VIRGINIE, elle le défie : Tu veux savoir ce que c’est quand je veux vraiment séduire ?
SERGE, toujours sous l’emprise de l’orgueil, se bute : Je voudrais bien voir ça, tiens ! Ne me mets pas au défi ! Je suis parfaitement capable de dire non quand je l’ai décidé !
VIRGINIE : Chiche !
SERGE, il s’emporte : On parie tout ce que tu voudras !
VIRGINIE, qui sait qu’elle arrivera à ses fins : Pari tenu ! Si tu gagnes, tu rentres chez toi, mais si tu perds, tu feras exactement ce que je veux. D’accord ?
SERGE, sans réfléchir : D’accord.
Un long et lourd silence.
SERGE, déboussolé : Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?
VIRGINIE : Assieds-toi !
Serge réalise qu’il vient de se faire piéger. Mais il est trop tard.
Virginie vient se rasseoir en face de lui, dans le fauteuil.
VIRGINIE, très douce : Tu sais, ça fait longtemps que j’avais remarqué que je te faisais de l’effet ! Je sais à quel point tu me désires.
SERGE, à la torture : Tais-toi !
VIRGINIE : Ce n’est pas la vérité ?
SERGE, vaincu : Si, si… bien sûr !
VIRGINIE : En réalité ça m’excite quand je sens ton regard posé sur mes cuisses, sur mon cul, sur… mes seins. Je me demande si tu bandes quand tu me reluques comme ça, comme un collégien.
SERGE, troublé : Arrête Virginie !
VIRGINIE : Mais puisque je te dis que ça me plaît ! (Elle commence à s’échauffer.) Souvent, j’ai envie de me rendre compte, de… (Rougissante.) de prendre ta verge entre mes mains pour voir… dans quel état tu es.
SERGE, qui commence à bander : C’est vrai ce que tu dis là ?
VIRGINIE : Pourquoi est-ce que je te mentirais ?
Elle change de position, et, comme par hasard, son mouvement dégage une bonne partie de sa cuisse. Elle se trémousse dans son fauteuil.
VIRGINIE : Tu sais, il m’est arrivé de mouiller en pensant à toi. Un soir, il y a de cela trois mois à peu près, tu avais l’air particulièrement en forme, tu me mangeais des yeux, tu ne cessais pas de… de regarder mes seins… J’étais excitée comme une puce. J’ai eu très peur que Philippe s’en aperçoive, mais il était plutôt bourré… et puis vous riiez si fort tous les deux. J’ai eu très envie que tu t’approches de moi, que… que tu me regardes, que tu arraches mon chemisier, que tu dégrafes mon soutien-gorge et que tu me caresses les seins… avant de me faire l’amour.
SERGE, qui bande comme un cerf : Tu es diabolique, Virginie, arrête ça tout de suite… (Au prix d’un gros effort 🙂 Tu n’y arriveras pas. Mon amitié pour Philippe me l’interdit formellement, et tu le sais très bien.
VIRGINIE, qui a remarqué la bosse dans le pantalon de Serge : Bien sûr que je le sais. Simplement je me demande qui des deux sera le plus fort.
SERGE : De… de nous deux ?
VIRGINIE : Non, de l’amitié ou… du sexe.
À nouveau, elle a fait siffler le mot ,
en suggérant toutes les promesses.
SERGE, perdu : Eh bien…
VIRGINIE : Car c’est bien ça, n’est-ce pas ? Il s’agit de deux choses très fortes, très importantes pour toi, non ?
SERGE : Oui, oui, bien sûr !
VIRGINIE, très calme : Mais tu m’as mise au défi ! Je connais toute la force de ton amitié pour Philippe, voyons côté sexe, comment ça se présente.
Elle se lève, vient se mettre tout près de lui, presque à le toucher, lui lance un regard chargé de sensualité, puis, soudain s’éloigne et se dirige vers la chaîne stéréo. Prestement, elle glisse un CD dans l’appareil et un flot de musique brésilienne, chaude et sensuelle, envahit la pièce.
VIRGINIE, passablement excitée : Je te promets des moments difficiles, mon grand !
Elle revient vers le canapé, se campe devant lui et commence à se dandiner au rythme de la musique. Elle se penche vers lui, approche son visage du sien tout en appuyant sur ses seins pour en faire ressortir les rondeurs. Elle effleure les lèvres de Serge qui, tétanisé, n’ose pas un geste. Brusquement elle s’écarte et entreprend de déboutonner sa robe tout en poursuivant sa danse lascive. Elle ne quitte pas sa proie des yeux. Éperdu de surprise et d’admiration, Serge, béat, bouché bée, assiste à la scène sans broncher.
SERGE, balbutiant : A… arrête… arrête…
Pour toute réponse, Virginie continue de se déboutonner, très lentement, en se dandinant légèrement. Serge a les yeux rivés sur les globes impressionnants qui apparaissent, à demi dénudés. Arrivée au dernier bouton, Virginie écarte les pans de sa robe et, poussant ses seins vers l’avant, se rapproche encore de Serge.
VIRGINIE, câline : Comment me trouves-tu ?
SERGE : Superbe ! Tu es magnifique !
Tout en suivant le rythme de la musique, elle commence à laisser glisser lentement sa robe sur le sol. Au fur et à mesure qu’apparaissent les longues cuisses bronzées de Virginie, Serge, à la torture, sent monter son désir. Virginie, qui ne porte plus qu’un string de soie blanche et son soutien-gorge, lève les bras par-dessus sa tête et se lance dans une danse endiablée. Farouche, elle ne cesse de se rapprocher de Serge, comme si elle allait lui baiser les lèvres, mais elle s’éloigne aussi vite. Bientôt, la musique s’apaise, le rythme se fait plus lent, les sonorités plus langoureuses. Virginie se rapproche une nouvelle fois de Serge et pointe son pubis vers lui, faisant aller et venir son bassin d’avant en arrière tout en le fixant d’un air provocant. Partant de ses genoux, elle effleure ses cuisses, et, accompagnant les mouvements de son bassin, remonte lentement vers son sexe.
VIRGINIE, d’une voix blanche : Tu aimerais voir mes seins, hein ?
SERGE, qui ne se contrôle plus : Oui, oh ! oui !
VIRGINIE, excitée : Attend.
Sans interrompre sa danse lente et sensuelle, Virginie remonte à présent ses mains vers son ventre qu’elle parcourt un instant, puis remonte vers sa poitrine. Elle écrase ses seins l’un sur l’autre avant de les relâcher, puis, toujours avec une lenteur calculée, elle entreprend de dégrafer son soutien-gorge. Au moment où Serge croit que Virginie va découvrir sa poitrine, elle se retourne brusquement, se plie en deux, prenant appui au sol sur ses mains, et lui présente son cul, à quelques centimètres à peine de son visage. Serge a tout le loisir de contempler les superbes fesses bien rebondies de Virginie. Une odeur de foutre lui parvient soudain, ce qui décuple son excitation. Au moment où, n’y tenant plus, il plaque ses mains sur les fesses rebondies, Virginie se dégage et fait volte face. Un sourire triomphant aux lèvres, elle se débarrasse de son string puis, écartant résolument les jambes, présente son sexe aux regards de Serge, à présent en proie à une excitation majeure. Elle se met à se caresser la vulve d’une main pendant que l’autre remonte peloter un sein. Elle plonge deux doigts dans sa fente ruisselante, se titille le clitoris quelques instants puis, brusquement, passe ses doigts sous le nez de Serge ébahi. Presque aussitôt, elle passe ses mains dans son dos, ce qui fait saillir sa poitrine, pour le plus grand désarroi admiratif de Serge, et dégrafe son soutien-gorge. Écarlate, les yeux exorbités, Serge voit apparaître les deux gros seins qui, libérés de leur entrave bondissent dans sa direction, puis se balancent en un lent mouvement qu’entretient la danse de Virginie.
SERGE, exalté : Dieu que tu es belle ! Oh, non ! c’est trop, c’est encore plus beau que ce que j’imaginais !…
VIRGINIE, qui partage son exaltation : Alors ? je te plais comme ça ?
SERGE : J’ai envie de toi… Dieu, qu’est-ce que j’ai envie de toi… Virginie, tu es magnifique…
Avisant le pantalon que distend un phallus en proie à une érection des plus prometteuse, Virginie dirige soudain son pied vers l’entrejambe de Serge et écrase le sexe brandi. Le pauvre émet un gloussement de plaisir. Aussitôt, Virginie retire son pied et plonge sur le membre démesuré et entreprend de le libérer. D’un geste preste, elle fait glisser la fermeture éclair et dégage le phallus qui s’offre une entrée triomphale. Elle emprisonne le chibre dressé dans une main tandis que de l’autre elle achève de dégager le sexe de Serge. Elle distribue quelques petits coups de pouce rapides sur le méat puis, abandonnant le braquemart congestionné, se dresse fièrement, face à sa victime.
VIRGINIE, qui pavoise : Alors ? dis-moi !… qui est le plus fort ?
SERGE, hors de lui, suppliant : Virginie, je… Non, c’est trop, tu… tu as gagné, je… hhh… aah !… Qu’est ce que tu es bandante !
VIRGINIE : Tu reconnais ta défaite ?
SERGE, éperdu : Oui, oui, sans équivoque… Qu’est-ce que tu es sexy ! Qu’est-ce que tu es belle !…
VIRGINIE : Tu t’es engagé à m’obéir, souviens-toi !
SERGE, soumis : Je ferai tout ce que tu voudras, je… je suis ton esclave !
Il dirige ses mains vers elle pour la caresser.
VIRGINIE, tout en même temps autoritaire et moqueuse : Stop ! Pas touche. Tu ne voulais pas, rappelle-toi, c’est mal ! On ne peut pas !
SERGE : Virginie, je t’en supplie…
VIRGINIE, même ton : Déshabille-toi !
Maté, Serge s’exécute. Pendant qu’il se dépouille de ses vêtements, il regarde avidement le corps superbe de Virginie qui ondoie non loin de lui. Tout tremblant d’excitation, il se montre maladroit et doit s’y prendre à plusieurs reprises. Entièrement nu, face à son bourreau, le sexe brandi, il attend son bon vouloir.
SERGE, tout frémissant : Voilà… je suis à toi.
Virginie, très excitée à présent, se fait encore plus provocante : elle fait courir ses mains le long de son corps, à vive allure, effleurant à peine sa peau satinée couverte d’un délicieux duvet blond, pendant qu’elle se tortille en tous sens. Elle se met à se caresser les seins en de longs mouvements tournants. Sous l’effet de l’excitation, sa bouche s’assèche et son souffle s’accélère.
VIRGINIE, très excitée : Regarde-moi, admire-moi, j’adore quand tu me regardes…
SERGE : Oui, je te regarde, tu ne peux pas savoir comme tu m’excites, comme j’ai envie de toi, laisse-moi te toucher, te caresser…
VIRGINIE, haletante : Pas maintenant, hhh… pas encore, hhh…
Brusquement, elle se laisse aller en arrière et s’étale sur le dos, à même l’épais tapis.
VIRGINIE : Viens te mettre au-dessus de moi.
Obéissant, Serge vient se placer à la verticale de Virginie qui se trémousse sur le sol, en proie à une excitation extraordinaire.
VIRGINIE : Regarde-moi. Regarde mes gros seins. Tu les aimes, hein, mes gros seins, dis ?
SERGE : Ils sont superbes, merveilleux, je les adore, laisse-moi les caresser.
VIRGINIE : Attend… hhh… encore un peu.
Se cambrant, elle pointe ses seins vers lui et, pour mieux les faire saillir, les écrase l’un contre l’autre au moyen de ses mains.
VIRGINIE, éperdue : Dis-moi que tu aimes ça, que tu me désires…
SERGE : Oh, oui ! Je te désires… comme un fou ! Qu’est-ce que tu m’excites !…
VIRGINIE : Alors viens, viens !
Fou de désir, Serge se jette littéralement sur le corps offert d’une Virginie au comble de l’excitation et, sans plus attendre, la pénètre sauvagement.
Dans un petit hôtel de Barcelone, étendu dans son lit, Philippe éteint la petite lampe de chevet et se laisse glisser dans le sommeil.
Proposée par Bilitis